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L'Esthétique Steampunk

Apparition - Commencement

   L'âge d'or de la science-fiction Américaine est entièrement consacré aux explorations spatiales ou à la guerre froide et ignore complètement le XIXème siècle. L'imaginaire se consacre alors au futur et aux aventures d’explorateurs, par le biais, en particulier, du space opera (Le space opera ou opéra de l'espace est un sous-genre de la science-fiction caractérisé par des histoires d'aventures épiques ou dramatiques se déroulant dans un cadre géopolitique complexe). Suivant les œuvres, le space opera rime avec exploration spatiale à grande échelle, guerres intergalactiques ou dans le réalisme scientifique. Apparu formellement au début des années 1940, le genre devient très populaire à partir des années 1960 et 1970 avec notamment Star Trek et Star Wars. ).

Des adaptations d'H.G. Wells ou de Conan Doyle existent déjà, mais la transposition de ces romans sur grand écran choisit de moderniser le cadre et l'action de ses personnages en les interprétants à l'époque contemporaine.

Ce choix est aussi logique car les spectateurs seraient plus sensibles à une histoire mettant en scène leur propre monde en danger plutôt qu'un XIXème siècle trop « vieillot ».

En même temps, les romans de Conan Doyle sont eux aussi adaptés avec succès au cinéma (avec Basil Rathbone dans le rôle de Sherlock Holmes) et sont également modernisés et américanisés : le Londres victorien de Holmes transformé en une sorte de New York moderne. Même sa célèbre casquette deerstalker est devenue un chapeau mou.

 

 

 

Le XIX siècle est donc entièrement enterré et il a fallu que Disney choisissent de faire une adaptation cinématographique de Jules Verne se déroulant à l'époque même du roman : 20 000 lieues sous les mers. Leur but était  de se démarquer définitivement de l'image d'un studio ne produisant que des dessins animés et des émissions télévisées à succès.

Le Nautilus, le sous marin du roman, est une transposition idéale d'un intérieur victorien, le tout fait de métal et de boulons, qui n'est absolument pas celui imaginé par Verne. Son concepteur, Harper Goff, avait convaincu Disney qu'il ne fallait pas suivre  l’écrivain Nantais  dans la description du navire, un élégant vaisseau au sommet du savoir-faire de son temps. Il voulait concevoir, au contraire, un bâtiment qui donnerai l'impression d'avoir été construit à partir de morceaux dépaves et non pas grâce aux compétences des meilleurs artisans, n’hésitant pas ainsi à accentuer l'aspect baroque de l’intérieur du sous marin, alliant le plus subtil raffinement à une technologie nettement en avance sur son temps.

Liant de manière fantastique l’action et le voyage extraordinaire, le cadre victorien et l'émerveillement, le mystère et l'aventure, 20 000 lieues sous les mers connaîtra un immense succès public, avec à la clé, les Oscars de la meilleur direction artistique et des meilleurs effets spéciaux en 1955.

Le Nautilus version Goff s'imposa tellement dans l'imaginaire collectif qu'il remplaça complètement la description originale de Verne. Au point qu'il n'est pas exagéré d'affirmer que c'est bien ce sous-marin, et non directement celui du roman qui influencera l'imagerie du steampunk. De plus, par ce glissement du Nautilus de Jules Vernes vers celui de Goff et par ce passage de la littérature au cinéma, puis au statu d’icône, le Nautilus constitu un des premiers exemples de transformation du rétro-futurisme en une esthétique.

 

Le succès du film Disney entraîna de nombreuses autre variations victoriennes, qui commencèrent à bâtir une esthétique : James Mason avec le Voyage au centre de la terre (1959) de Verne , Ray Harryhausen participe à l'adaptation de L'ile Mystérieuse (1961) du même auteur, et à celle de Wells avec Les Premiers hommes dans la lune (1965), Vincent Price incarne Robur dans Le Maitre du Monde (1961) de Verne, Georges Pal dirige l'adaptation de La machine à explorer le temps (1960) de Wells tandis que les studio Disney continuaient à adapter Verne : Les Robinson Suisse (1960) et Cinq semaines en ballon (1962).

Autant d'images qui participèrent à la création d'un imaginaire collectif autour  de l'époque victorienne en général et de l’œuvre de Verne en particulier.

Même des comédies vvictoriennes sont apparues : Blake Edwards réalise en 1965 The great race.

 

          Une des premières séries télévisée américaine utilisant une esthétique steampunk est Warehouse 13, diffusée pour la première fois sur la chaine syfy en juillet 2009.

Elle utilise des accessoires typiquement steampunk tel que les ordinateurs, les armes à rayon, les téléphones portables datant du XIXème siècle.

Même si la série n'est absolument pas steampunk dans le fond, elle en reprend l'esthétique. Elle contribue ainsi à diffuser une esthétique steampunk à destination d'un public qui en ignore complètement les origines.

Une esthétique c'est développé autour du steampunk de différentes façons.

Nous ne somme pas encore dans un monde steampunk, mais dans un monde « contaminé » par une esthétique steampunk. Cela peut prendre plusieurs formes diverses et variées, en se diffusant facilement sur internet, par la télévision, dans la rue etc.

Certaines manifestations ne concernent que des groupes d'individus avec des valeurs communes, d'autres son des produits de consommation courante et leur existence prouve la vitalité du steampunk.

 

Nous ne sommes plus dans la littérature, le genre s'est étendu à tous les domaines, jusqu'à devenir un mode de vie.

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