top of page

L'ascension du style en quelques titres...

  Le steampunk fait vite son entrée dans d'autres domaines tels que les jeux de rôles comme Space: 1889, des jeux vidéo et de plateaux dès 1988. L'un des plus connu car considéré comme ancêtre des jeux vidéo steampunk, est le jeu Empire of Steel édité par Millennium développé par Silicon Knights dès 1992 sur la console Megadrive où le joueur progresse niveau par niveau à l'aide d'un zeppelin ou d'un biplan jusqu'au boss de fin. Le scrolling (déplacement d'un calque de décors dans un jeu vidéo en deux dimensions) s'effectue à l'horizontal comme beaucoup de jeux de sa génération. Il sera réadapté plus tard sur la Game Boy Advance.

  Le  Steampunk s'étend aussi au genre de la fantasy, du fantastique et du merveilleux. En effet, les illustrations du jeu de rôle Castle Falkenstein en 1994 fait le lien entre magie et technologie avec des influences de la fantasy de Tolkien et une ambiance steampunk. La trilogie A la Croisée des Mondes de Philip Pullman est considérée comme étant un roman de fantasy et de science-fiction s'inspriant largement des influences steampunk. L'intrigue se base sur la théorie de l'existence de mondes parallèles: le lecteur suit la progression de Lyra et Will dans ces mondes parallèles à l'aide d'un aléthiomètre, une boussole alimentée par "la Poussière" qui constitue le lien entre les mondes. La boussole fonctionne évidemment de façon mécanique et magique.

  L'ascension du Steampunk a pour avantage de ne pas se s'arrêter seulement aux limites de l'Amérique, mais aussi à travers l'Europe. Selon Etienne Barillier "il est apparu sur des supports différents dans un même temps et il n'est pas resté confiné dans le cadre littéraire". En effet, l'évolution des jeux de rôles, des jeux vidéo et la diffusion des livres steampunk vont permettre l'esxtension du style à travers la France et le Japon par exemple.

  Originaire des terres américaines, le steampunk et le rétro-futurisme trouvèrent malgré tout bien meilleur intérêt à se développer en Europe. En dehors de quelques oeuvres de "Weird West" (sous-genre littéraire combinant le western et un autre style tel que la fantasy ou l'horreur), ces nouveaux imaginaires ont en effet surtout profité des cultures du vieux continent, dont les valeurs historiques riches et un goût prononcé pour le passé ont constitué ce qu'Etienne Barillier caractérise de "terreaux fertiles". Les écrivains britanniques s'emparent alors du style, ce qui leur semble légitime car d'inspiration victorienne et anglaise au départ, mais les français les suivent de près...

  Mnémos, une nouvelle maison d'édition créée en 1996 arrive en quelques volumes à intéresser les jeunes lecteurs, adeptes le plus souvent aux jeux de rôles, avec la publication de Bohême de Mathieu Gaborit ou encore Les Cantiques de Mercure de Fabrice Colin. "La Bibliothèque Noire" fait de même son apparition avec le premier roman d'Hervé Jubert Le Roi sans visage en 1998 ou encore sa trilogie composée du Quadrille des assassins, Un Tango du diable, et de Sabbat Samba qui sont plus tournés vers l'humour et l'action. Délius, une chanson d'été de David Calvo présente un exemple parfait de ce que peut offrir le Steampunk sans se focaliser sur le roman d'aventure: il peut tout simplement être "le réceptacle d'une inventivité aussi belle que poétique" pour Etienne Barillier, apportée par l'ambiance des mondes que traversent les héros Bertrand Lacejambe et Fenby qui sont à la recherche du tueur en série qui sévit à Londres. Ils traverseront l'Europe et même l'Amérique, tout en découvrant une faune et une flore fantastique. En 1999, la fusion des écrivains Fabrice Colin et Mathieu Gaborit donne naissance au roman Confessions d'un Automate mangeur d'Opium où la couverture de la première édition affiche "STEAMPUNK", ce qui annonce l'intention des auteurs: en effet, on y reconnaît le titre du roman de Thomas de Quincey, soit Confessions d'un Anglais mangeur d'Opium publié en 1822, où le lecteur retrouve un Paris mécanique et cuivré décrit minutieusement par ses auteurs.

  Cette même année, le Fleuve Noire édite à son tour un roman que la quatrième de couverture présente comme étant le "premier grand roman steampunk écrit par un français": L'Equilibre des paradoxes de Michel Pagel. Le roman est constitué d'une collection de journaux intimes, de lettres privées, d'enregistrements audio et de mémoires qui racontent de manière fragmentaire une même histoire, avec différents narrateurs. La démarche de Pagel est issue de la même idée que celle de Colin et Gaborit: le Steampunk français se nourrit davantage de la Belle Epoque que d'un XIXe victorien. Il faut avouer que le XXe naissant est un sujet beaucoup plus intéressant et percutant pour les lecteurs que le XIXe finissant pour investir le Steampunk d'une identité francophone.

L'origine et l'ésthétique Steampunk
L'origine et l'ésthétique Steampunk
L'origine et l'ésthétique Steampunk
L'origine et l'ésthétique Steampunk
L'origine et l'ésthétique Steampunk
L'origine et l'ésthétique Steampunk
bottom of page